Les Polices cherche le materiel de contrebande... mais n'ont rien trouvé

Un mois après une tentative d'arrestation qui s'était terminée par un bain de sang, la section spéciale contre le grand banditisme de la police municipale de Lausanne refait parler d'elle. Cette fois-ci heureusement aucune effusion de sang n'est à déplorer mais les agents durent rentrer bredouille de leur perquisition.


Intervenant une fois de plus un dimanche, et en pleine nuit, les membres de la brigade ont cette fois-ci opéré, le 26 septembre dernier, une descente dans les locaux du garage Peugeot de la rue Saint-Martin. L'objectif était, selon un porte-parole de la police, de « mettre la main sur du matériel de contrebande » qui aurait été transféré dans ce lieu un peu plus tôt dans la semaine depuis un autre lieu (tenu secret par les forces de police) au moyen d'un utilitaire provenant de ce garage. Il faut pourtant croire que les informations des policiers étaient erronées car, malgré une surveillance constante de l'endroit depuis ce fameux « transfert » jusqu'à la perquisition, aucune trace du matériel recherché n'a pu être trouvée.
Lorsque les policiers sont entrés dans le garage, et malgré l'heure tardive, le gérant des lieux s'y trouvait et a, toujours selon les dires du porte-parole, « fait preuve d'une volonté de coopération totale », laissant les policiers fouiller la moindre pièce et le moindre livre de compte. Après plusieurs heures de recherches infructueuses, les agents durent malgré tout plier bagage sans avoir trouvé le moindre indice.
Interrogé sur les événements, le gérant (plus connu dans le quartier comme étant simplement « Riton ») a expliqué sa version des faits. Selon lui, le véhicule qui a attiré les policiers chez lui est un utilitaire disponible en location. Ce véhicule aurait été subtilisé une nuit avant d'être ramené au petit matin sur le parking du garage. Pour Riton, « les trafiquants avaient besoin d'une véhicule discret ne permettant pas de remonter jusqu'à eux, et le parking d'un service de location est plus accessible que celui d'un particulier ». Les policiers ont en effet pu constater qu'aucune location n'avait été effectuée pour ce véhicule au cours du mois dernier selon les registres du garage. De plus, les images d'une caméra de surveillance placée quelques bâtiments plus loin dans la rue montrent « une silhouette encapuchonnée et totalement non-identifiable s'introduisant en pleine nuit dans le parking du garage » selon les dires du porte-parole de la police municipale. Un accès facile aux clefs des véhicules aurait permis à l'individu d'emprunter sans problèmes un véhicule.
Pour l'heure il semblerait donc que, si ce véhicule « emprunté » au garage a bien servi à un trafic, la destination réelle de ce matériel de contrebande reste encore un mystère. La police reconnaît en effet avoir « plusieurs fois perdu la trace du véhicule durant son retour vers le garage » et entreprends désormais de retracer le trajet qu'a emprunté l'utilitaire afin de chercher de nouvelles pistes d'investigations.


La police reste par contre muette sur les liens qui pourraient exister entre cette affaire de contrebande (au sujet de laquelle elle refuse par ailleurs d'annoncer la nature du matériel en question) et la perquisition du mois d'août dernier qui s'était soldée par la blessure d'un agent et la mort de la jeune femme appréhendée: une pirate informatique qui s'était attaquée aux serveurs des polices cantonales et municipales. Même silence concernant l'endroit où s'est rendu le véhicule à l'origine de la perquisition de ce dimanche, la police justifiant son silence par le fait que « l'affaire est encore en cours et que toute divulgation de nos informations actuelles pourrait mettre en péril nos futures interventions ». Bien entendu, aucune réponse n'a pu être obtenue concernant ces dernières. En bref, pour l'heure, la seule certitude est qu'un ou plusieurs groupes de personnes semblent utiliser Lausanne comme base pour des actions criminelles d'envergure, venant s'ajouter ainsi aux problèmes de drogue déjà existant.