... Le Baron posa sa plume, le regard fixé sur les derniers mots qu'il venait d'écrire.
Intensifiant ses sens, il prit le verre de ce vieux Scotch dont il aimait tant l'arôme de son vivant et le passa lentement sous ses narines, fermant les yeux lentement. "Il va être temps de partir" murmura-t-il à lui même après quelques secondes. Il plia alors la lettre et la cacheta du sceau de la famille von Richthofen et, d'une belle écriture, nota le nom d'Agnès à son dos.
Après avoir placé la lettre dans les appartements de la Primogène, il fit appeler ses serviteurs. "Tout est prêt n'est-ce pas? Le costume doit être parfait... tout doit être parfait..." dit-il en inspectant chaque morceau d'étoffe, chaque couture minutieusement. "Bien, hâtez-vous et préparez ma limousine. Seuls Alona, Kurt, Eric et Karl m'accompagneront ce soir. Les autres vous avez quartier libre, sans pour autant enfreindre aucun de mes commandements. Nous partirons dans une dizaine de minutes, soyez prêts en tenue d'apparat."
"Baron von Richthofen, nous avons encore passablement de temps il n'est que vingt-et-une heures..." commença Pierre.
"Je le sais Monsieur Dupuis, je le sais. Mais je souhaite faire un tour dans Lausanne avant... et prendre le temps de contempler la cité, sans doute avec un regard que je n'avais encore jamais porté sur ses habitants, ses immeubles, ses rues..."
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Les mercenaires sortirent de la grande salle du Château, Milos ouvrant la marche comme à son habitude. Henri, saisissant le bras d'Alvin, lui murmura: "Tu l'as pas trouvé bizarre le Baron ce soir?" Voyant le regard interrogateur d'Alvin il continua: "Non? Et de partir qu'avec seulement quatre soldats ainsi et nous donner à nous tous notre soirée? je te le dit... Il était étrange... comme s'il était inquiet..."